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Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

C'est de l'emprunt inconscient ï¿½ mon avis, cette musique est trop ancrï¿½e dans la vie, et en plus je ne vois mï¿½me pas de quelle chanson il s'agit.
Preuve que c'est pas si ï¿½vident que ï¿½a, en ce qui me concerne ï¿½videmment.
Hein ouais JP ? Wink

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

jprock · Invitï¿½

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

Meuh non

Je sais bien que tu l'aimes bien ! Wink

On parlait de plagiat lï¿½ tout de suite, t'as entendu une chanson de Muddy Waters toi ?

MadPhil · Crazy ours Inscrit le: 02 Avr 2005 Messages: 37619

En gï¿½nï¿½ral, je ne capte pas facilement les similitudes de deux chansons mais lï¿½, c'ï¿½tait trï¿½s net.
Cependant, jï¿½coutais distraitement l'ï¿½mission de WdP et je ne sais pas de quel titre il s'agit. En fait, je ne sais mï¿½me pas s'il s'agit d'une chanson de son dernier album... Mais il y a beaucoup de chances que oui.
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I am madly in love with psychedelic rock'n'roll

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

J'ai pas dit que c'ï¿½tait impossible Wink

jprock · Invitï¿½

MadPhil · Crazy ours Inscrit le: 02 Avr 2005 Messages: 37619

J'ai ï¿½tï¿½ voir les titres de l'album et ï¿½couter les extraits sur AMG.
C'est ï¿½videmment Rollin' and tumblin' le titre qui "devrait" revenir ï¿½ Muddy Waters.
Je dis "devrait" car si c'est bien Muddy Waters qui l'a popularisï¿½ et que beaucoup d'artistes qui ont interprï¿½tï¿½ cette chanson le notent comme compositeur, en fait, c'est un titre de Elmore James et Muddy Waters lui-mï¿½me (sa firme de disques en tout cas) signale Elmore James comme compositeur.
N'empï¿½che que c'est incomprï¿½hensible que ce titre soit attribuï¿½ ï¿½ Dylan sur son album alors que les mots du titre lui-mï¿½me sont ceux de la chanson de E.James/M.Waters... Rolling Eyes

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Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

J'ai trouvï¿½ cette chronique dans Rolling Stone, et c'est ï¿½a que j'ai essayï¿½ d'expliquer. Maintenant, quant ï¿½ savoir s'il faut mentionner tous les "inspirateurs" dans les crï¿½dits, j'aurais tendance ï¿½ penser que oui aussi,
d'ailleurs, je vais regarder ï¿½a en rentrant...

Modern Times is something different. It's less terrifying, less funny on first listen. But it has more command, more clarity. There is none of the digital murk of Time Out of Mind, and the snakebite live sound of Love and Theft has softened. This music is relaxed; it has nothing to prove. It is music of accumulated knowledge, it knows every move, anticipates every step before you take it. Producing himself for the second time running, Dylan has captured the sound of tradition as an ever-present, a sound he's been working on since his first album, in 1962. (One reason Modern Times is so good is that Dylan has been making it so long.) These songs stand alongside their sources and are meant to, which is why their sources are so obvious, so direct: "Rollin' and Tumblin' " gives a cowboy gallop and new lyrics to Muddy Waters' 1950 hit of the same name (with its own history dating back to at least 1929); "Someday Baby" mellow-downs Slim Harpo's "Shake Your Hips"; "The Levee's Gonna Break" jumps off from Memphis Minnie's "When the Levee Breaks"; "Nettie Moore" lifts a line from a nineteenth-century ballad recorded by the Sons of the Pioneers; and Chuck Berry's "Johnny B. Goode" motivates "Thunder on the Mountain."

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

Modern Times sï¿½offre ainsi comme le nouvel ï¿½pisode des aventures de cette fiction incarnï¿½e nommï¿½e Dylan dans un pays, lï¿½Amï¿½rique, oï¿½ tout est dï¿½traquï¿½, oï¿½ "mï¿½me la corruption est corrompue", oï¿½ un homme dï¿½ï¿½ge respectable (65 ans), pour maintenir le cap, ne se fie quï¿½aux rythmes quï¿½il chevauche depuis sa jeunesse comme de vieilles mules increvables. Ainsi cette relecture du Rollinï¿½ and Tumblinï¿½ de Muddy Waters, ces ï¿½chos de Slim Harpo dans Someday Baby (rond comme du JJ Cale) ou ce The Leveeï¿½s Gonna Break qui, ï¿½voquant ï¿½ demi-mot lï¿½engloutissement de La Nouvelle-Orlï¿½ans par Katrina, sï¿½abreuve des eaux stagnantes du Delta.

Ca c'est dans les Inrocks

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

Crucial et profond

Bob Dylan
ï¿½Modern Timesï¿½ Columbia/SONY BMG

Cï¿½est avec un titre chargï¿½ de sens et un goï¿½t du mystï¿½re toujours aiguisï¿½ que Bob Dylan, masquï¿½ mais pas anonyme, pose ses cartes sur la table pour la premiï¿½re fois depuis 2001. ï¿½Modern Timesï¿½, pas dï¿½article, pas de verbe non plus qui annoncerait quï¿½ils seraient A-Changinï¿½, juste un constat, presque un aveu. Ces temps modernes dont Bob Dylan a lï¿½air de ne pas vouloir ï¿½tre lï¿½esclave et auxquels il lance, dï¿½fiant, sa vision des choses. Un disque qui se refuse ï¿½ toute attache sauf celle, ï¿½ternelle, du beau et du vrai. Dï¿½s 1997, Dylan avait infusï¿½ lï¿½album ï¿½Time Out Of Mindï¿½ dï¿½une atmosphï¿½re crï¿½pusculaire dï¿½gagï¿½e du temps et architecturï¿½e par le producteur Daniel Lanois. Le sentiment lugubre sï¿½est trouvï¿½ soulignï¿½ lorsquï¿½une alerte mï¿½dicale a failli emmener Dylan ï¿½rejoindre Elvisï¿½, selon ses propres termes. Il ï¿½tait un peu facile toutefois de tenter de lire dans son ï¿½criture une plus grande prï¿½occupation avec lï¿½au-delï¿½ quï¿½ï¿½ nï¿½importe quelle autre ï¿½poque de sa carriï¿½re. Mais visiblement, une brï¿½che avait ï¿½tï¿½ ouverte, confirmï¿½e par ï¿½Love & Theftï¿½, sorti en 2001, au son enlevï¿½ du western swing, du jump blues et de valses honkytonk. Cinq ans de plus et voici donc ï¿½Modern Timesï¿½. Un disque qui poursuit dans la mï¿½me voie, lui aussi autoproduit sous le pseudonyme de Jack Frost, mais qui affine et prï¿½cise le propos avec un soin et une finesse surprenantes. Guitares acoustiques, batteries aux balais, contrebasses et cordes discrï¿½tes, le son de lï¿½album dï¿½taille, orne et met en couleurs lï¿½idï¿½al sonique que ï¿½Love & Theftï¿½, trop chargï¿½ en blues rustauds, ne faisait quï¿½esquisser. Enregistrï¿½ rapidement au dï¿½but de lï¿½annï¿½e par son groupe de scï¿½ne, menï¿½ par lï¿½indï¿½montable bassiste Tony Garnier et complï¿½tï¿½ par George Recile ï¿½ la batterie, Stu Kimball et Denny Freeman aux guitares et par le multi-instrumentiste Donnie Herron, le disque dï¿½gage une impression gï¿½nï¿½rale dï¿½un plaisir manifeste. Dans les blues jubilatoires tel ï¿½Rolling And Tumblingï¿½, relecture dï¿½un traditionnel quasi homonyme durant lequel Dylan renonce ï¿½ la gent fï¿½minine toute entiï¿½re (ï¿½I swear Iï¿½m not gonna touch another woman for yearsï¿½) tout comme dans le tendre swing de ï¿½Spirit On The Waterï¿½. Une tendresse musicale qui ne lï¿½empï¿½che pas de dï¿½cocher dans cette derniï¿½re des flï¿½ches verbales au poison toujours aussi virulent : ï¿½You think Iï¿½m over the hill/ You think Iï¿½m past my prime/ Let me see what you got/ Weï¿½re gonna have a good timeï¿½. Le plaisir, on le trouve aussi dans lï¿½ï¿½tonnante souplesse de sa voix. Car le barde de Duluth nï¿½a pas chantï¿½ avec autant dï¿½entrain depuis ï¿½Nashville Skylineï¿½, auquel ï¿½Modern Timesï¿½ fait souvent penser. Le splendide ï¿½Workingmanï¿½s Blues nï¿½2ï¿½, au titre ï¿½voquant ï¿½ la fois Merle Haggard et Grateful Dead, ï¿½Beyond The Horizonï¿½, ï¿½Nettie Mooreï¿½ et ï¿½Ainï¿½t Talkinï¿½ ï¿½ sont autant de triomphes vocaux dï¿½une telle beautï¿½ quï¿½ils rendent attendrissants par contraste les blues grincheux tels que ï¿½The Leveeï¿½s Gonna Breakï¿½ et ï¿½Someday Babyï¿½. La cohï¿½rence du disque est remarquable et son ï¿½quilibre est dï¿½licat, composï¿½ dï¿½ï¿½lï¿½ments qui se complï¿½tent et se rï¿½pondent. Comme si Dylan avait cherchï¿½ ï¿½ reproduire ces sons qui sortaient du rï¿½cepteur radio ï¿½ lampes du salon de se parents ï¿½ Hibbing (une Zenith, selon les biographes) : R&B urbain, country baladine, swing cow-boy, sï¿½rï¿½nades croonï¿½es, une touche de doo-wop et mï¿½me un brin de Broadway avec le bijou ï¿½Beyond The Horizonï¿½ que nï¿½auraient pas reniï¿½ Rodgers & Hammerstein. Tout ce qui paraissait ringard et/ou nuisible aux yeux des folkeux et des psychï¿½dï¿½liques des annï¿½es 60. Or cette musique qui tourne en 78 tours, Dylan doit forcï¿½ment lui confï¿½rer un idï¿½al de puretï¿½ musicale ï¿½ laquelle il aspire dï¿½sormais. ï¿½Mes racines sont dans les annï¿½es 30, pas les annï¿½es 50ï¿½, a-t-il un jour dï¿½clarï¿½ et il le prouve encore. Les nombreuses rï¿½fï¿½rences et ï¿½vocations dï¿½autres chansons sont la preuve de la forme vivante du travail de Dylan, qui recompose et rï¿½ï¿½crit des rengaines qui vivent et se promï¿½nent dans son paysage musical interne, comme ce ï¿½When The Deal Goes Downï¿½ poignant, dont le titre ï¿½voque ï¿½Donï¿½t Let Your Deal Go Downï¿½ de Charlie Poole, ï¿½quivalent blanc de Robert Johnson (et qui sortait lui aussi ses disques chez Columbia). Quant au bouleversant ï¿½Nettie Mooreï¿½, cï¿½est le titre qui sï¿½approche le plus du vocabulaire folk traditionnel, une ballade traversï¿½e par le fantï¿½me de Stephen Foster dans laquelle le narrateur tente de ï¿½se rï¿½concilier avec son destinï¿½ et menace ï¿½before you call me dirty names/ you better think twiceï¿½ avant de conclure sur ce constat apocalyptique : ï¿½The winterï¿½s gone/ The riverï¿½s on the rise/ Thereï¿½s nowhere left to turn/ The world has gone black before my eyesï¿½. Un classique de Dylan, qui aurait cru quï¿½on y aurait encore eu droit ? Sa mï¿½thode dï¿½ï¿½criture laisse dï¿½couler un flot dï¿½associations dï¿½idï¿½es (ï¿½I wonder where in the world Alicia Keys can beï¿½ dans ï¿½Thunder In The Mountainï¿½) et dï¿½observations dï¿½taillï¿½es et ravive le souvenir de ses mï¿½thodes datant de ï¿½Blood On The Tracksï¿½, une absence de temporalitï¿½ que Dylan lui-mï¿½me associait au travail pictural plutï¿½t que lyrique ou narratif. Il se place en observateur (ï¿½Thunder In The Mountainï¿½), en vagabond, en amant trahi (ï¿½Someday Babyï¿½) ou transi (ï¿½When The Deal Goes Downï¿½, ï¿½Working Manï¿½s Blues nï¿½ 2ï¿½), et en accusateur indignï¿½ dans le stupï¿½fiant ï¿½Ainï¿½t Talkinï¿½ ï¿½. Et lï¿½ les amis, on tient un chef-dï¿½ï¿½uvre modï¿½le ï¿½Desolation Rowï¿½, une mï¿½lodie circulaire et entï¿½tante et un flot dï¿½images et de mots gravï¿½s par un virtuose au sommet de son art. Carrï¿½ment. Alors voilï¿½, album du mois ou de lï¿½annï¿½e, allez savoir. ï¿½a fait quarante ans que Bob Dylan fait la couverture de Rock&Folk et que tout le monde, partout, analyse et dï¿½cortique chaque miette de son art et pourtant, il rï¿½ussit encore ï¿½ triompher, ï¿½ se surpasser et ï¿½ ï¿½blouir. A sï¿½extraire avec une volontï¿½ remarquable de tous les piï¿½ges dans lesquels sa situation pourrait le prï¿½cipiter et de continuer ï¿½ ï¿½tre un artiste vital, crucial et profond. Et surtout ï¿½ faire des disques dï¿½une beautï¿½ qui ne se compare dï¿½sormais plus ï¿½ ses contemporains ni mï¿½me ï¿½ ses aï¿½nï¿½s mais ï¿½ lui seul. Ce sont des choses qui, au final, ne sï¿½expliquent pas. Elles se constatent, cï¿½est tout.
Nikola Acin

Ca c'est dans Rock'n'folk, personnellement je trouve qu'il exagï¿½re un peu, mais c'est un texte magnifique Cool

A noter que partout on mentionne que ce fameux "Rollin' & Tumblin' " est une "relecture" et pas uniquement ce titre-lï¿½ d'ailleurs.

Jackinzebox · Oh burger! Inscrit le: 04 Avr 2005 Messages: 25845

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