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Sum' · Mr Sausage Inscrit le: 10 Fï¿½v 2010 Messages: 1883

Personnage culte dans le milieu folk US, Samuel Beam alias Iron & Wine n'a ï¿½prouvï¿½ aucune peine ï¿½ remplir la grande salle de l'AB ce mercredi 16 fï¿½vrier alors qu'au dï¿½part, c'ï¿½tait la configuration Flex qui avait ï¿½tï¿½ envisagï¿½e. Une belle victoire pour cet artiste au look hippie qui n'en finit pas de convertir de nouveaux adeptes.

Il avait emmenï¿½ avec lui Tift Merritt, un attachant petit bout de femme dont la mission ï¿½tait de chauffer les oreilles d'un public qui commenï¿½ait tout doucement ï¿½ se presser dans la salle. Cela dit, lorsqu'elle est arrivï¿½e sur scï¿½ne seule avec sa guitare, on a ï¿½mis des doutes quant ï¿½ la rï¿½ussite de cet objectif. D'ailleurs, le premier titre interprï¿½tï¿½ pavait le chemin vers une demi-heure d'ennui profond, entre country et folk traditionnel acoustique. Jusqu'ï¿½ ce qu'elle chauffe sa voix qui allait devenir de plus en plus envoï¿½tante au fil des minutes.

Une voix rauque ï¿½ la Bonnie Tyler qui se rï¿½vï¿½le particuliï¿½rement chaleureuse et efficace lorsqu'elle dï¿½pose sa six cordes pour s'asseoir derriï¿½re un piano. C'est ï¿½ ces moments que l'intensitï¿½ ï¿½tait ï¿½ son comble et que l'on a pris conscience du talent de cet auteur compositeur interprï¿½te active depuis une bonne quinzaine d'annï¿½es dï¿½jï¿½. Et son duo avec le clarinettiste d'Iron & Wine a montrï¿½ une vision plus profonde de son univers. Pour ceux qui souhaitent l'explorer davantage (je parle de son univers), elle sera de retour le 7 avril au Depot de Louvain. Cette fois, c'est pour Josh Ritter qu'elle ouvrira.

Iron & Wine vient tout juste de sortir son quatriï¿½me album, "Kiss Each Other Clean". Un album qui a rï¿½coltï¿½ des critiques unanimes de la part des journalistes spï¿½cialisï¿½s (9/10 dans le NME par exemple). Mais le public a l'air d'avoir enfin succombï¿½ au talent du bonhomme, puisque le disque s'est hissï¿½ jusqu'ï¿½ la deuxiï¿½me position du Billboard amï¿½ricain et est ï¿½galement rentrï¿½ dans le top 40 anglais. Il faut dire que ce nouvel album (le premier ï¿½ ï¿½tre distribuï¿½ par 4AD aprï¿½s un dï¿½but de carriï¿½re chez Sub Pop) est devenu un rien plus accessible, ï¿½ l'image de son hit radio "Boy With A Coin" en 2008.

Ceci dit, on reste malgrï¿½ tout dans un registre assez pointu, comme en atteste le dï¿½but de la set-list, avec deux extraits d'anciens EPs ("Woman King" et "The Sea And The Rhythm") entrecoupï¿½s d'un premier nouveau titre (le presque pop "Me And Lazarus"), qui confirme la nouvelle direction du projet. Plus tard, l'impeccable "Tree By The River" ainsi que "Big Burned Hand" auront le mï¿½me effet.

Ce soir, Samuel Beam est passablement bien entourï¿½, puisqu'une demi-douzaine de musiciens se trouvent ï¿½ ses cï¿½tï¿½s. Entre saxophone, flï¿½te traversiï¿½re, clarinette, saxo, banjo et ukulï¿½lï¿½, la diversitï¿½ des sons est ï¿½ son paroxysme, le tout emmenï¿½ par la guitare du leader, bien entendu. Une, et parfois deux choristes viennent apporter davantage de diversitï¿½ ("Cinder And Smoke" et "He Lays In The Reins" en sont deux exemples marquants).

Dï¿½licates, les compositions se succï¿½dent mais se rï¿½vï¿½lent par moments inï¿½gales. Le fait de se retrouver ï¿½ autant sur une scï¿½ne peut aussi avoir des effets pervers, qui transforment de temps ï¿½ autre les morceaux en de longues piï¿½ces expï¿½rimentales qui lorgnent vers la jam session ("Half Moon", "Lion's Mane"). Mais, heureusement, d'autres titres ressortent du lot de faï¿½on lumineuse ("Free Until They Cut Me Down" et surtout "Wolves (Song Of The Shepherd's Dog)"). C'est avec son cï¿½lï¿½bre "Boy With A Coin", aux lointaines influences hispaniques qu'il clï¿½turera sa prestation dans un dï¿½lire qu'il est aisï¿½ d'imaginer.

Samuel Beam mettra un point final ï¿½ la soirï¿½e en revenant pour un ultime caviar bourrï¿½ d'ï¿½motion dans la voix, "Flightless Bird, American Mouth" (un extrait de la premiï¿½re B.O. de Twilight), seul au micro, entamï¿½ en a capella et terminï¿½ avec une guitare ï¿½ peine audible. Un final surprenant, certes, mais tout bonnement mag(nif)ique. Il vient peut-ï¿½tre de franchir le palier dï¿½cisif vers une reconnaissance publique amplement mï¿½ritï¿½e.
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Oui je suis fou